đżïž Explication De Texte Durkheim De La Division Du Travail Social
EXPLICATIONDE TEXTE DURKHEIM CorrigĂ© rapide: Peut-on ĂȘtre trop vertueux ? Cette question semble a priori aberrante car une personne vertueuse agit moralement et accomplit de bonnes actions pour autrui et pour la sociĂ©tĂ©. Pourtant en donnant Ă la morale un caractĂšre absolu ne serait-on pas tentĂ© dâimposer aux autres nos propres normes ? Nâen viendrait-on
Dela division du travail social (Les grands textes) de Durkheim, Emile en ISBN 10: 2130547834 - ISBN 13: 9782130547839 - Presses Universitaires de France - PUF - 2004 - Tapa blanda
Durkheimdans ce texte nous expose deux sortes de solidaritĂ© positive, l'une qui dĂ©rive des similitudes, l'autre de la division du travail. Il distingue par la suite deux types de solidaritĂ© sociale. Lâune mĂ©canique dans laquelle les individus sont semblables et partagent la mĂȘme conscience commune sans spĂ©cialisation des tĂąches et lâautre organique dans laquelle les
Dela division du travail social (Les grands textes) von Durkheim, Emile beim ISBN 10: 2130547834 - ISBN 13: 9782130547839 - Presses Universitaires de France - PUF - 2004 - Softcover
Conclusionde la division du travail social : notre premier devoir, pour Durkheim, c'est de nous faire une morale. Il est nécessaire que les sociétés modernes se donnent un socle de valeurs partagées, composées des valeurs héritées des LumiÚres, de la Révolution française, de la confiance en la science, etc. Durkheim est à la fois
EmileDurkheim, De la division du travail Social. Ce texte est un extrait de la division du travail. Dans ce passage, Durkheim présente les avantages de la division du travail c'est a dire de la
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LaStructure de l'ùme est un texte inédit de C G Jung, jamais paru en librairie, car ne figurant pas dans ses oeuvres complÚtes. Il s'agit d'un texte directement écrit en français par Jung et publié en 1928 dans la Revue Métapsychique. Jung se situe dans la tradition philosophique occidentale pour nous décrire la structure de l'ùme : la conscience est dotée d'un centre, le moi, ayant
Dela division du travail social / Emile Durkheim. Fiche du document. Auteur Ămile (1858-1917). Auteur du texte Durkheim Ămile (1858-1917). Auteur du texte Durkheim, « De la division du travail social / Emile Durkheim », Monographies imprimĂ©es de Gallica. Partage / Export Par les mĂȘmes auteurs. Sur les mĂȘmes sujets
Intégration conflit, changement social Chapitre 10 : La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ? Objectifs : Présenter les grands débats sociologiques quant à la nature (pathologique ou non) et les fonctions (permettre le changement social ou non) des conflits sociaux Donner des exemples historiques et actuels de conflits
rNON. 363 pages ; 23 cm"De la division du travail social a eÌteÌ eÌcrit en 1893 par EÌmile Durkheim, sociologue français, consideÌreÌ comme le peÌre fondateur de la sociologie française. Cet ouvrage, issu de son travail de theÌse, est encore aujourd'hui une reÌfeÌrence dans le champ de la sociologie. AÌ l'origine de ce livre, une inquieÌtude - qui parcourra l'ensemble de l'Ćuvre de Durkheim - sur la coheÌsion sociale dans nos socieÌteÌs modernes en cette peÌriode d'industrialisation et d'urbanisation. Durkheim constate, fin xixe sieÌcle, que les individus sont de plus en plus diffeÌrencieÌs, que les consciences individuelles s'autonomisent de façon croissante. Comment, dans ce contexte de monteÌe de l'individualisme, la coheÌsion sociale peut-elle eÌtre preÌserveÌe ?"-ReÌsumeÌ de l'eÌditeur"Essai"Comprend des reÌfeÌrences bibliographiques
1. Introduction une thĂšse pour rĂ©pondre aux grandes questions de lâĂ©poque PubliĂ©e en 1893, De la division du travail social est la thĂšse de doctorat de Durkheim. Le questionnement quâil y a dĂ©veloppĂ© est directement inspirĂ© de lâactualitĂ© Ă©conomique et politique de son Ă©poque. Dâune part, la gĂ©nĂ©ralisation de la division du travail qui a accompagnĂ© lâavĂšnement de la sociĂ©tĂ© industrielle a donnĂ© lieu Ă un dĂ©bat entre ceux qui y voyaient une source dâenrichissement susceptible dâamĂ©liorer la qualitĂ© de vie de tous, et ceux qui y voyaient une atteinte Ă la dignitĂ© humaine et Ă la civilisation. Ainsi, tandis quâAdam Smith vantait les mĂ©rites de la division du travail en vigueur dans une manufacture dâĂ©pingles, Jean-Baptiste Say rĂ©pondait Câest un triste tĂ©moignage Ă se rendre que de nâavoir jamais fait que la dix-huitiĂšme partie dâune Ă©pingle ». Durkheim se proposait dâĂ©clairer ce dĂ©bat grĂące Ă une Ă©tude mĂ©thodique de la division du travail, permettant de mieux en saisir les ressorts et les enjeux. Dâautre part, la dĂ©cennie pendant laquelle Durkheim a Ă©crit sa thĂšse correspond Ă une conjoncture politique particuliĂšre, qui est celle des prĂ©misses de la TroisiĂšme RĂ©publique. Il sâagit du premier rĂ©gime Ă sâĂȘtre inscrit dans la durĂ©e depuis la RĂ©volution de 1789, Ă la suite de trois monarchies constitutionnelles, de deux rĂ©publiques Ă©phĂ©mĂšres et de deux empires. La recherche de la stabilitĂ© sociale Ă©tait donc au centre des prĂ©occupations de lâĂ©poque. Cela sâest notamment traduit par une sĂ©rie de rĂ©formes sociales en faveur des salariĂ©s, et de lois sur lâĂ©ducation et la laĂŻcitĂ©. Durkheim s'inscrit dans cette voie, lui qui a mis en lumiĂšre des conditions propices Ă la cohĂ©sion sociale dans sa thĂšse. AprĂšs avoir examinĂ© la mĂ©thode mise en Ćuvre par Durkheim pour Ă©tudier la division du travail social de maniĂšre scientifique, nous verrons en quoi consistent les deux types de solidaritĂ© sociale â mĂ©canique et organique - quâil a dĂ©voilĂ©es Ă jour dans ce cadre. Nous nous pencherons ensuite sur les causes et les conditions nĂ©cessaires pour que sâopĂšre le passage dâun type de solidaritĂ© Ă lâautre. Puis, nous porterons notre attention sur la volontĂ© de Durkheim de contribuer Ă la cohĂ©sion sociale des sociĂ©tĂ©s industrielles. 2. MĂ©thode pour Ă©tudier la solidaritĂ© sociale de maniĂšre objectiveBien quâĂmile Durkheim nâait pas encore publiĂ© Les rĂšgles de la mĂ©thode sociologique 1895 au moment de sa recherche de thĂšse, force est de constater quâil sây pliait dĂ©jĂ avec rigueur. Ainsi, Ă©cartant les idĂ©es reçues de lâopinion commune, il invitait Ă voir la division du travail non pas comme un phĂ©nomĂšne essentiellement Ă©conomique, mais comme une condition de la vie sociale ayant pour effet de crĂ©er la solidaritĂ©. Pour illustrer cette idĂ©e, il prenait lâexemple de la division du travail sexuel la comparaison entre diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s rĂ©vĂšle en effet que plus les tĂąches assignĂ©es Ă chaque sexe sont diffĂ©rentes dans une sociĂ©tĂ©, plus lâinstitution du mariage y a sa place dâabord parce quâelle existe, mais aussi parce quâelle y est rĂ©glementĂ©e et quâelle renvoie Ă un usage gĂ©nĂ©ral et durable. LâintensitĂ© de la solidaritĂ© conjugale serait donc proportionnelle au degrĂ© de dĂ©pendance entre les membres des deux sexes. Attention, Durkheim comprenait la notion de solidaritĂ© comme le rĂ©sultat dâune dĂ©pendance mutuelle entre des acteurs, indĂ©pendamment de leur degrĂ© de satisfaction. Par exemple, dans un contexte oĂč les femmes ont un accĂšs limitĂ© aux Ă©tudes et au marchĂ© de lâemploi, elles ont tendance Ă demeurer auprĂšs de leurs maris, dont elles dĂ©pendent financiĂšrement et socialement, ce qui ne veut pas dire quâelles soient heureuses en mĂ©nage ! En nous rendant dĂ©pendants les uns des autres, la division du travail social produirait donc de la solidaritĂ©. Mais encore faut-il savoir dans quelle mesure elle y contribue, ce qui nâest pas facile, car la solidaritĂ© nâest pas chose quantifiable. Pour le savoir, Durkheim a donc cherchĂ© un intermĂ©diaire quantifiable, dont lâĂ©volution serait reprĂ©sentative de celle de la solidaritĂ©. Cet indicateur, câest le droit. En effet, plus la solidaritĂ© sociale est forte, plus les individus quâelle concerne sont frĂ©quemment en contact. Or, plus nombreuses sont leurs relations, plus ils ont tendance Ă Ă©laborer des rĂšgles de droit visant Ă les rĂ©guler et Ă les organiser. Pour mesurer la part de la solidaritĂ© produite par la division du travail, il faut donc â DĂ©terminer le type de droit qui rĂ©sulte de la division du travail ; â Compter les rĂšgles juridiques qui procĂšdent de ce type de droit ;â Voir la part quâelles reprĂ©sentent sur le volume total du Sanctions rĂ©pressives et sanctions restitutivesPour dĂ©terminer le type de droit liĂ© Ă la division du travail, Durkheim a procĂ©dĂ© Ă sa propre classification, en cherchant un critĂšre qui soit prĂ©sent dans tout le droit, mais dont les variations permettent de distinguer diffĂ©rents types de droit. Ce critĂšre, câest la sanction. En effet, si toute rĂšgle juridique sâaccompagne dâune sanction, les sanctions changent suivant la gravitĂ© attribuĂ©e aux prĂ©ceptes, la place quâils tiennent dans la conscience publique, le rĂŽle quâils jouent dans la sociĂ©tĂ© » p. 33. La sanction est donc un bon indicateur de lâattachement des membres dâune sociĂ©tĂ© Ă telle ou telle rĂšgle. On retrouve lĂ lâidĂ©e centrale dans lâĆuvre de Durkheim que les sociologues ont tout intĂ©rĂȘt Ă porter leur attention sur des phĂ©nomĂšnes pathologiques comme les transgressions, les suicides, les dysfonctionnements pour comprendre la physiologie sociale Ă savoir le fonctionnement normal de la sociĂ©tĂ©. En lâoccurrence, examiner la maniĂšre dont la sociĂ©tĂ© sanctionne ce quâelle dĂ©finit comme une transgression permet de rĂ©vĂ©ler les valeurs fondamentales autour desquelles elle gravite, ainsi que la maniĂšre dont elle fonctionne et dont elle rĂ©gule les comportements de ses a observĂ© quâil existe deux sortes de sanctions - Les sanctions rĂ©pressives visent Ă punir la personne qui a transgressĂ© la rĂšgle en la privant de quelque chose libertĂ©, argent. Câest ce type de sanctions qui sâapplique dans le droit Les sanctions restitutives visent la remise en Ă©tat des choses en vigueur avant la transgression Ă savoir que si une sanction restitutive prĂ©voit le paiement dâune amende, lâargent sera employĂ© Ă payer les frais dâhĂŽpital de la victime ou de rĂ©paration de sa voiture par exemple. On retrouve ce type de sanctions dans toutes les formes de droit, Ă lâexception du pĂ©nal droit civil, commercial, administratif, constitutionnel, etc. Ces deux types de sanctions rĂ©pondent donc Ă des logiques diffĂ©rentes. Afin de comprendre les raisons de cette divergence, Durkheim a comparĂ© les sanctions rĂ©pressives et restitutives de plusieurs SolidaritĂ© mĂ©canique et solidaritĂ© organique En examinant les sanctions rĂ©pressives, Durkheim a remarquĂ© que ce qui est considĂ©rĂ© comme un crime relĂšve dâune extrĂȘme variabilitĂ© Ă travers le temps et lâespace. En outre, ce qui est considĂ©rĂ© comme un crime nâest pas forcĂ©ment nuisible Ă la sociĂ©tĂ© comme la transgression dâinterdits alimentaires par exemple, et les sanctions ne sont pas proportionnelles aux dĂ©gĂąts causĂ©s par exemple, bien que des spĂ©culations boursiĂšres puissent avoir des effets plus graves sur le corps social quâun homicide isolĂ©, il est plus gravement puni. Le fait est que les actes jugĂ©s criminels sont ceux qui offensent la conscience collective, câest-Ă -dire lâensemble des rĂšgles acceptĂ©es par tous dans une sociĂ©tĂ©. Câest pour cette raison que les affaires criminelles sont jugĂ©es par des jurys populaires, que le droit pĂ©nal Ă©volue lentement, et que les crimes contre lâĂtat qui est le garant de la conscience collective dâune nation sont sĂ©vĂšrement punis. Ainsi, la peine est la vengeance de la sociĂ©tĂ© contre les actes qui la mettent en cause ; elle nâest pas proportionnelle Ă la nocivitĂ© de lâacte, mais au degrĂ© de cette remise en cause Il ne faut pas dire quâun acte froisse la conscience commune parce quâil est criminel, mais quâil est criminel parce quâil froisse la conscience commune » Durkheim qualifiait de solidaritĂ© mĂ©canique la solidaritĂ© quâexprime le droit pĂ©nal, ou encore de solidaritĂ© par similitudes, car elle repose sur la conformitĂ© des membres dâune sociĂ©tĂ© Ă une conscience collective commune, ce qui les rend similaires. Ce type de solidaritĂ© domine dans les sociĂ©tĂ©s Ă faible division du travail, oĂč le droit pĂ©nal occupe une place prĂ©pondĂ©rante sur le volume total du aux rĂšgles Ă sanction rĂ©pressives, celles Ă sanctions restitutives ne soulĂšvent pas de sentiments forts au sein de lâopinion publique LâidĂ©e que le meurtre puisse ĂȘtre tolĂ©rĂ© nous indigne, mais nous acceptons trĂšs bien que le droit successoral soit modifiĂ© » Ainsi, les dilemmes relevant du droit restitutif ne sont pas traitĂ©s par des jurys populaires, mais par des organes spĂ©cialisĂ©s tribunaux consulaires, conseils des prudâhommes, tribunaux administratifs » etc. Le droit restitutif vise Ă Ă©tablir des compromis entre des parties restreintes de la sociĂ©tĂ© par exemple, dĂ©terminer Ă qui revient un bien disputĂ© droit de propriĂ©tĂ©, quels sont les devoirs dâun agent de change droit commercial ou encore dâun pĂšre de famille droit domestique. Le droit restitutif dĂ©rive essentiellement de la division du travail, et il occupe une place prĂ©pondĂ©rante sur le volume total du droit dans les sociĂ©tĂ©s Ă forte division du travail. Il vise Ă dĂ©terminer les devoirs, les droits et les comportements assignĂ©s Ă chaque fonction professionnelle ou sociale, et Ă rĂ©glementer leurs rapports afin dâassurer la coopĂ©ration entre les diffĂ©rentes parties qui composent une sociĂ©tĂ©. En effet, le droit restitutif â dit aussi coopĂ©ratif â ne considĂšre pas la sociĂ©tĂ© comme un bloc homogĂšne mais comme un agencement de piĂšces que leurs diffĂ©rences rendent complĂ©mentaires comme un puzzle. Durkheim comparait ce mode de fonctionnement Ă celui des organismes vivants, dont la santĂ© gĂ©nĂ©rale est assurĂ©e par la coopĂ©ration harmonieuse entre des organes qui assurent des fonctions diffĂ©rentes. Il a donc nommĂ© solidaritĂ© organique le type de solidaritĂ© relevant du droit restitutif ; par opposition Ă la solidaritĂ© mĂ©canique, qui unit des Ă©lĂ©ments nâayant pas de mouvement propre comme les anneaux dâune chaĂźne.En poussant les acteurs sociaux Ă se spĂ©cialiser, la division du travail les amĂšnerait Ă dĂ©velopper une conscience individuelle et un sentiment de leur personnalitĂ© propre, cette autonomie Ă©tant nĂ©cessaire Ă lâaccomplissement de rĂŽles spĂ©cialisĂ©s. Ceci dit, il ne faut pas voir dans lâĂ©mergence de lâindividualitĂ© une menace pour la solidaritĂ©. En effet, lâinterdĂ©pendance gĂ©nĂ©rĂ©e par la division du travail rend la solidaritĂ© organique trĂšs puissante. Selon Durkheim, elle lâĂ©tait mĂȘme plus que la Causes du passage dâun type de solidaritĂ© Ă lâautre En bon penseur du XIXĂšme siĂšcle, Durkheim adhĂ©rait au modĂšle Ă©volutionniste selon lequel toutes les sociĂ©tĂ©s passeraient par les mĂȘmes Ă©tapes dâĂ©volution. Ainsi, il considĂ©rait que les sociĂ©tĂ©s dĂ©veloppaient dâabord une solidaritĂ© mĂ©canique, avant dâĂ©voluer vers une solidaritĂ© de type organique ; et il sâest employĂ© Ă dĂ©voiler les mĂ©canismes de passage dâun Ă©tat Ă un division du travail apparaĂźtrait quand des groupes â jusquâalors autonomes â se mettent Ă dĂ©velopper leurs Ă©changes et Ă se rapprocher, au point de former une unitĂ©, qui sâĂ©tend Ă la fois sur leurs territoires respectifs et sur les espaces qui les sĂ©paraient avant quâils ne sâagglomĂšrent pensons, par exemple, Ă la continuitĂ© qui sâest Ă©tablie entre Paris et certaines villes, dont on ne sait plus si elles relĂšvent de la province ou de la banlieue. Ce processus implique lâaugmentation simultanĂ©e du nombre de personnes se reconnaissant comme membres dâune mĂȘme sociĂ©tĂ© volume social, et de la frĂ©quence de leurs relations densitĂ© sociale Ă©changes rĂ©guliers de biens, de savoir-faire, dâidĂ©es et de valeurs morales. La densitĂ© sociale Ă©tant favorisĂ©e par le dĂ©veloppement des voies de communication et des mĂ©dias. De lĂ naĂźtrait la division du travail. En effet, la condensation dâun grand nombre de personnes sur un mĂȘme territoire aux ressources limitĂ©es met les individus en rivalitĂ©. Ainsi, si ces derniers sâadonnent aux mĂȘmes activitĂ©s, la guerre est presque inĂ©vitable. Mais sâils se divisent les tĂąches de maniĂšre Ă ne pas empiĂ©ter sur le domaine de lâautre, alors la cohabitation est possible Ils ne se gĂȘnent pas mutuellement ; ce qui fait prospĂ©rer les uns est sans valeur pour les autres » p. 248, et ils peuvent mĂȘme coopĂ©rer. En gĂ©nĂ©rant de la coopĂ©ration lĂ oĂč il y pourrait y avoir rivalitĂ©, la division du travail sociale remplirait donc une fonction pacificatrice. 6. Conditions nĂ©cessaires Ă lâĂ©mergence de la division du travail socialAprĂšs avoir pointĂ© les causes de la division du travail, Durkheim a indiquĂ© quelques conditions additionnelles, nĂ©cessaires Ă son Ă©mergence. Dâabord, pour que des individus en concurrence se divisent les tĂąches, il faut quâils partagent un sentiment dâappartenance commun sinon ils fuiraient ou sâefforceraient dâĂȘtre autosuffisants, ce qui entraĂźnerait des conflits, les ressources dâun mĂȘme territoire Ă©tant limitĂ©es. Ainsi, la division du travail social ne peut apparaĂźtre quâau sein dâune sociĂ©tĂ© dĂ©jĂ constituĂ©e. Ceci est vrai mĂȘme au niveau international câest parce quâune conscience commune sâest forgĂ©e entre les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes quâune coopĂ©ration a pu se mettre en place. Ensuite, pour que la division du travail soit viable, il faut quâelle crĂ©e les dĂ©bouchĂ©s de sa production, en mĂȘme temps quâelle lâaugmente. En effet, la division du travail augmente la productivitĂ© des travailleurs, donc la masse globale de la production. Pour que ce systĂšme ne fasse pas faillite, il faut que le surplus de produits parvienne Ă se vendre. Or, câest gĂ©nĂ©ralement le cas, car la fatigue rĂ©sultant des efforts dĂ©ployĂ©s dans la lutte face Ă la concurrence amĂšne les membres des sociĂ©tĂ©s Ă forte division du travail Ă consommer davantage. De nos jours, on peut penser aux sommes considĂ©rables dĂ©pensĂ©es par les en alcool, cigarettes, chocolat, cours de yoga, vacances au soleil, matelas, produits de beautĂ©, abonnements Netflix, Deezer, etc. pour compenser les effets du stress et des douleurs de dos liĂ©es aux longues heures passĂ©es au travail et dans les transports. En outre, la vie dans les sociĂ©tĂ©s Ă forte division du travail requiert de sâingĂ©nier pour trouver des moyens de soutenir la lutte [et] retrouver les conditions dâun Ă©quilibre qui se rompt sans cesse » p. 256. Cet accroissement de lâintelligence sâaccompagne de besoins intellectuels nouveaux, qui se traduisent eux aussi par un surplus de consommation revues scientifiques, sorties culturelles, etc. Enfin, Durkheim a pointĂ© des conditions secondaires dâĂ©mergence de la division du travail, comme lâapparition du droit de propriĂ©tĂ©, nĂ©cessaire pour envisager la sociĂ©tĂ© comme un composite hĂ©tĂ©rogĂšne, une mosaĂŻque composĂ©e de piĂšces Espace critique Durkheim et la quĂȘte de cohĂ©sion socialeFace Ă lâĂ©tat dâanomie Ă savoir de perte de repĂšres de la France de son Ă©poque â et aux tentations conjointes de retour Ă un ordre non dĂ©mocratique â, Durkheim pointait lâurgence dâinventer une morale adaptĂ©e Ă cette nouvelle sociĂ©tĂ© dâindividus libres et mobiles. ConsidĂ©rant la science comme un recours capable de nous aider Ă trouver le sens dans lequel nous devons aiguiller notre conduite, Ă dĂ©terminer lâidĂ©al vers lequel nous tendons » prĂ©face, XXXIX , il a vu dans ses recherches une indication que la division du travail Ă©tait le terrain le plus propice pour planter les graines de ce nouvel ordre moral. DâoĂč son engagement pour que des corporations professionnelles dâĂ©chelle nationale soient créées, et quâelles deviennent les principaux corps intermĂ©diaires entre les individus et lâĂtat Ă la place des groupements territoriaux, inaptes Ă produire de la solidaritĂ© entre des individus dĂ©sormais mobiles. Aux vues des conflits sociaux et des tensions identitaires qui ont traversĂ© les XXe et XXIe siĂšcles, on ne peut que reconnaĂźtre lâintĂ©rĂȘt quâil y aurait eu Ă suivre sa proposition. Mais Durkheim nâa pas Ă©tĂ© visionnaire que sur ce point tout en se rĂ©jouissant du potentiel pacificateur de la conscience europĂ©enne qui sâest dĂ©veloppĂ©e en parallĂšle des progrĂšs de la division internationale du travail, il insistait sur la nĂ©cessitĂ© dâaccompagner ce phĂ©nomĂšne Ă©conomique dâune rĂ©glementation morale dâĂ©chelle internationale. En outre, soucieux de contribuer Ă la cohĂ©sion dâune sociĂ©tĂ© dĂ©couvrant la libertĂ© individuelle et la vie urbaine au sein de laquelle les suicides Ă©taient en augmentation, il a mĂȘme mis en garde contre les menaces dâaddiction Ă la nouveautĂ© et dâimpossible satisfaction qui pĂšsent sur les sociĂ©tĂ©s ne mettant pas de freins Ă lâabondance. La thĂšse de Durkheim est donc frappante de par son actualitĂ©. 9. Pour aller plus loin Ouvrage recensĂ©â De la division du travail social, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2004 [1893].Ouvrages du mĂȘme auteurâ Les RĂšgles de la mĂ©thode sociologique, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1895].â Le Suicide, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1897]. â Les Formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1912].Autres pistesâ Steiner Philippe, La Sociologie de Durkheim, Paris, La DĂ©couverte, coll. RepĂšres », 2000 [1994].
Sujet. Expliquer le texte suivant Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidaritĂ©, tout ce qui force lâhomme Ă compter avec autrui, Ă rĂ©gler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son Ă©goĂŻsme, et la moralitĂ© est dâautant plus solide que ces liens sont plus nombreux et plus forts. On voit combien il est inexact de la dĂ©finir, comme on a fait souvent, par la libertĂ© ; elle consiste bien plutĂŽt dans un Ă©tat de dĂ©pendance. Loin quâelle serve Ă Ă©manciper lâindividu, Ă le dĂ©gager du milieu qui lâenveloppe, elle a, au contraire, pour fonction essentielle dâen faire la partie intĂ©grante dâun tout et, par consĂ©quent, de lui enlever quelque chose de la libertĂ© de ses mouvements. On rencontre parfois, il est vrai, des Ăąmes qui ne sont pas sans noblesse et qui, pourtant, trouvent intolĂ©rable lâidĂ©e de cette dĂ©pendance. Mais câest quâelles nâaperçoivent pas les sources dâoĂč dĂ©coule leur propre moralitĂ©, parce que ces sources sont trop profondes. La conscience est un mauvais juge de ce qui se passe au fond de lâĂȘtre, parce quâelle nây pĂ©nĂštre pas. La sociĂ©tĂ© nâest donc pas, comme on lâa cru souvent, un Ă©vĂšnement Ă©tranger Ă la morale ou qui nâa sur elle que des rĂ©percussions secondaires ; câen est, au contraire, la condition nĂ©cessaire. Elle nâest pas une simple juxtaposition dâindividus qui apportent, en y entrant, une moralitĂ© intrinsĂšque ; mais lâhomme nâest un ĂȘtre moral que parce quâil vit en sociĂ©tĂ©, puisque la moralitĂ© consiste Ă ĂȘtre solidaire dâun groupe et varie comme cette solidaritĂ©. Faites Ă©vanouir toute vie sociale, et la vie morale sâĂ©vanouit du mĂȘme coup, nâayant plus dâobjet oĂč se prendre. Durkheim, De la Division du travail social 1893 La connaissance de la doctrine de lâauteur nâest pas requise. Il faut et il suffit que lâexplication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du problĂšme dont il est question. CorrigĂ©. [Il sâagit dâun extrait de la conclusion de lâouvrage de Durkheim, De la division du travail social.] On considĂšre souvent que la morale prĂ©suppose la libertĂ© comme condition dâune action qui nâest pas faite simplement pour son intĂ©rĂȘt mais qui peut, au contraire, privilĂ©gier lâintĂ©rĂȘt dâautrui. En effet, sans libertĂ© pense-t-on, lâaction nâa aucune valeur dâun point de vue moral elle serait presque comme un instinct. Or, la morale nâest pas possible seule. Elle Ă©pouse donc les exigences sociales. DĂšs lors, est-elle indĂ©pendante de la sociĂ©tĂ© ou bien trouve-t-elle en cette derniĂšre sa condition ? Tel est le problĂšme dont il est question dans cet extrait de lâouvrage de Durkheim De la division du travail social publiĂ© en 1893. Le sociologue veut montrer que câest la sociĂ©tĂ© seule qui rend possible la morale. Il dĂ©finit la morale puis montre que la volontĂ© dâindĂ©pendance vis-Ă -vis du social dans lâacte moral est illusoire avant de prouver que la sociĂ©tĂ© est la condition nĂ©cessaire pour quâil y ait moralitĂ©. Durkheim dĂ©finit de façon large la moralitĂ© par trois caractĂšres. En effet, ce qui est moral selon lui, câest dâabord ce qui produit de la solidaritĂ©. Il faut comprendre par lĂ que câest ce qui lie les hommes les uns aux autres de telle sorte quâils agissent ensemble et les uns pour les autres, voire pour le tout. Câest ensuite ce qui contraint lâhomme Ă tenir compte des autres hommes. En utilisant le verbe forcer », Durkheim met lâaccent sur le fait que ce qui est moral exerce une pression sur lâindividu, câest-Ă -dire quâil nâagit pas spontanĂ©ment pour les autres. Ce nâest pas de lui que vient lâinitiative en quelque sorte. On peut lâentendre aussi bien de punitions que de remontrances qui visent Ă faire changer la conduite de lâindividu dans le sens de la vie sociale. Câest enfin ce qui le conduit Ă ne pas seulement suivre ses dĂ©sirs, câest-Ă -dire ce qui le rattache Ă lui-mĂȘme. Autrement dit, la morale vise, au dĂ©pend de lâĂ©goĂŻsme, Ă dĂ©velopper, voire Ă crĂ©er lâaltruisme pour reprendre le terme introduit par Auguste Comte dans le SystĂšme de politique positive 1851-1854. Durkheim dĂ©finit alors des degrĂ©s de moralitĂ© elle est dâautant plus importante que les liens entre les individus sont dâautant plus nombreux et quâils sont plus forts. Plus il y a de liens en effet et plus il y a de solidaritĂ© entre les individus. Mais des liens nombreux peuvent ĂȘtre faibles si une grande marge dâĂ©goĂŻsme est possible entre les individus. Des liens plus forts sont ceux qui, Ă la limite, font que lâindividu agit uniquement pour les autres. Les deux combinĂ©s renforcent donc la vie sociale et lâinsertion de lâindividu dans le tout que constitue alors la sociĂ©tĂ©. Quelle place a alors la libertĂ© ? Durkheim justement en dĂ©duit une critique de la thĂšse qui fait de la libertĂ© la condition de la morale. En effet, cette thĂšse quâil rapporte consiste Ă considĂ©rer que la moralitĂ© dĂ©pend dâun acte libre du sujet, acte contingent, qui lui permet de choisir le bien et de repousser la tentation du mal. Dans cette thĂšse, la morale nâa rien Ă voir avec la sociĂ©tĂ©. Toute la valeur morale de lâindividu tient Ă sa capacitĂ© Ă ne pas agir sous la contrainte mais uniquement par obligation, câest-Ă -dire Ă choisir librement le bien. Durkheim oppose Ă cette conception quâelle entraĂźne bien plutĂŽt une dĂ©pendance. Quâest-ce Ă dire ? Durkheim nie que la moralitĂ© produise deux effets. PremiĂšrement, il nie quâelle Ă©mancipe lâindividu. Entendue sans complĂ©ment de nom, lâĂ©mancipation dĂ©signe le fait de rendre libre Ă tous les points de vue. DeuxiĂšmement, il nie que la moralitĂ© dĂ©gage lâindividu du milieu, comprenons de la sociĂ©tĂ©, auquel il appartient. Il lui oppose un tout autre rĂŽle de la moralitĂ©. Elle vise Ă amener lâindividu Ă dĂ©pendre des autres et Ă le faire agir en faveur dâun tout, câest-Ă -dire Ă se considĂ©rer comme un membre de ce tout. Elle enlĂšve bien plutĂŽt de la libertĂ© dans ses mouvements. Câest quâen effet les obligations morales prescrivent certaines actions et en interdisent dâautres, ce qui implique bien une restriction des mouvements possibles. Toutefois, faire de la dĂ©pendance un caractĂšre de la moralitĂ©, nâest-ce pas la confondre avec les obligations sociales ou juridiques ? Que la sociĂ©tĂ© me force Ă agir dâune certaine façon, nâest-ce pas absolument contraire Ă la morale ? En effet, Durkheim se fait en quelque sorte une objection, celle dâĂąmes nobles qui rejettent la dĂ©pendance que la sociĂ©tĂ© implique. Par Ăąmes qui ne sont pas sans noblesse », il faut entendre des sujets dont les actions montrent une certaine moralitĂ©. La noblesse se dit dans le champ de la morale dâune action qui montre une certaine hauteur de vue, une capacitĂ© Ă dĂ©passer ses intĂ©rĂȘts particuliers. Or, ces Ăąmes nobles rejettent lâidĂ©e de cette dĂ©pendance. Comment lâentendre ? Faut-il comprendre quâelles agissent contre cette dĂ©pendance ? Elles ne seraient pas alors morales et manqueraient donc de noblesse. Il faut donc comprendre que câest en esprit que ces nobles Ăąmes rejettent la dĂ©pendance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©, autrement dit, elles estiment que leurs actions nâont rien Ă voir avec leur dĂ©pendance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©. Câest donc les motifs de leurs actions quâelles placent hors de la sociĂ©tĂ©. Comment rejeter les motifs dâune action qui se prĂ©sentent Ă un individu ? Il rĂ©fute lâobjection en lui opposant que le point de vue de ces nobles Ăąmes provient de leur incapacitĂ© de voir dâoĂč provient leur moralitĂ©. Autrement dit, elles pensent agir indĂ©pendamment de la sociĂ©tĂ© dont elles dĂ©pendent et de sa moralitĂ©. Ce qui revient Ă dire quâelles sâattribuent Ă elles-mĂȘmes leurs actions, quâelles trouvent les motifs en elles et donc finalement, quâelles se considĂšrent libres dans leurs actions. En disant quâelles ne voient pas les sources profondes de leur moralitĂ©, Durkheim veut indiquer que ces nobles Ăąmes ne saisissent pas ce qui les fait agir. Autrement dit, leurs motifs ne sont pas librement choisis. Ils ont bien la racine de leurs actions dans la sociĂ©tĂ© et dans la moralitĂ© quâelle inculque aux individus. DâoĂč provient donc cette erreur ? Le sociologue lâimpute Ă une insuffisance de la conscience. En effet, lorsquâun individu cherche pour quoi il a agi, il se rĂ©fĂšre Ă ce dont il est conscient. Il fait donc confiance Ă sa conscience pour connaĂźtre ce qui, en lui, le fait agir. Il faut comprendre ici par conscience cette facultĂ© qui nous permet de nous reprĂ©senter la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure ou la rĂ©alitĂ© intĂ©rieure, facultĂ© qui nous permet dâen examiner la reprĂ©sentation. Si Durkheim dĂ©nie Ă la conscience la possibilitĂ© de rendre compte des motifs de lâaction morale, câest quâil estime quâelle ne permet pas de connaĂźtre ce quâil y a au fond de lâĂȘtre. Autrement dit, les nobles Ăąmes croient que leurs actions ont des motifs diffĂ©rents des motifs rĂ©els qui leur Ă©chappent. Câest donc le rejet de la conscience comme source de connaissance qui conduit Durkheim Ă rĂ©futer le point de vue des nobles Ăąmes qui, finalement, penchent pour la libertĂ©. Si donc la morale ne provient pas de la libertĂ© et de la conscience de la libertĂ©, quelle peut en ĂȘtre la source vĂ©ritable ? Durkheim refuse une thĂšse quâil rapporte selon laquelle la sociĂ©tĂ© et la morale seraient des rĂ©alitĂ©s Ă©trangĂšres dans la mesure oĂč la morale serait sĂ©parĂ©e de la sociĂ©tĂ© et nâaurait guĂšre de consĂ©quences sur elle. Cette thĂšse est solidaire de lâidĂ©e que la morale aurait pour source la libertĂ©. En ce sens, comme la sociĂ©tĂ© consiste en la dĂ©pendance, elle serait Ă©trangĂšre Ă la morale. Il en dĂ©duit que, de son point de vue, la sociĂ©tĂ© seule rend possible la morale en tant que condition nĂ©cessaire » ou condition sine qua non. Comprenons quâil faut que la sociĂ©tĂ© soit lĂ pour quâil y ait morale. Il faut quâelle dĂ©veloppe chez lâindividu les conduites qui lâamĂšnent Ă ĂȘtre comme le membre de la sociĂ©tĂ© et non comme un individu attachĂ© Ă lui-mĂȘme. Que doit ĂȘtre alors la sociĂ©tĂ© ? Il refuse de concevoir la sociĂ©tĂ© comme constituĂ©e dâindividus juxtaposĂ©s qui possĂšderaient une morale quâils apporteraient dans la vie sociale. Il faudrait alors comprendre que la sociĂ©tĂ© se constitue Ă partir des individus qui, grĂące Ă la morale que chacun apporterait, conviendrait dâagir de sorte que ce serait la morale qui rendrait possible la sociĂ©tĂ©. On peut nommer cette conception de la sociĂ©tĂ© la conception atomistique de la sociĂ©tĂ©. Il conçoit donc autrement la sociĂ©tĂ©. Implicitement, il conçoit la sociĂ©tĂ© comme un tout qui existe par lui-mĂȘme. On peut nommer cette conception, la conception holiste de la sociĂ©tĂ© [le mot holisme a Ă©tĂ© inventĂ© postĂ©rieurement par Jan Smuts 1870-1950, un philosophe et un homme politique dâAfrique du sud, en 1926]. Câest en ce sens quâil soutient au contraire que câest en tant que membre de la sociĂ©tĂ© que lâhomme peut se considĂ©rer comme un ĂȘtre moral. Comment dĂ©partager les deux conceptions ? Pour montrer que câest bien la sociĂ©tĂ© la condition nĂ©cessaire de la morale et non lâinverse, Durkheim prĂ©cise que ce qui fait la moralitĂ©, câest la solidaritĂ© avec un groupe. Ainsi faut-il comprendre quâil y a autant de morales quâil y a de groupes au double sens oĂč les rĂšgles morales peuvent varier en fonction des groupes et aussi en ce sens que les rĂšgles sont valables pour les membres du groupe. Ă la limite, pour quâune morale universelle soit possible, il faudrait une sociĂ©tĂ© universelle ou tout au moins que la sociĂ©tĂ© conduise lâindividu comme membre de lâhumanitĂ©. En outre, Durkheim rappelle sa thĂšse de la variation de la morale du groupe en fonction de la solidaritĂ©. Il peut donc dĂ©duire de lâabsence de vie sociale Ă lâabsence de toute morale faute dâobjet Ă quoi sâappliquer. Interpellant son lecteur dans son raisonnement quâil Ă©nonce Ă la deuxiĂšme personne, il lâinvite Ă penser le rapport entre sociĂ©tĂ© et moralitĂ© comme il le soutient, câest-Ă -dire telle que la suppression de la premiĂšre implique la suppression de la seconde. En un mot, le problĂšme dont il est question dans cet extrait du livre de Durkheim, De la division du travail social paru en 1893 est celui de savoir si la morale est indĂ©pendante de la sociĂ©tĂ© ou bien si câest la sociĂ©tĂ© qui la rend possible. En effet, Durkheim veut montrer que la morale nâa pas besoin de la libertĂ© et quâelle Ă©chappe Ă la conscience individuelle. Aussi comme elle rend lâhomme solidaire, elle dĂ©coule de la sociĂ©tĂ©, condition pour que la moralitĂ© qui nous amĂšne Ă dĂ©passer notre Ă©goĂŻsme soit possible.
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explication de texte durkheim de la division du travail social