đŸżïž Explication De Texte Durkheim De La Division Du Travail Social

EXPLICATIONDE TEXTE DURKHEIM CorrigĂ© rapide: Peut-on ĂȘtre trop vertueux ? Cette question semble a priori aberrante car une personne vertueuse agit moralement et accomplit de bonnes actions pour autrui et pour la sociĂ©tĂ©. Pourtant en donnant Ă  la morale un caractĂšre absolu ne serait-on pas tentĂ© d’imposer aux autres nos propres normes ? N’en viendrait-on Dela division du travail social (Les grands textes) de Durkheim, Emile en ISBN 10: 2130547834 - ISBN 13: 9782130547839 - Presses Universitaires de France - PUF - 2004 - Tapa blanda Durkheimdans ce texte nous expose deux sortes de solidaritĂ© positive, l'une qui dĂ©rive des similitudes, l'autre de la division du travail. Il distingue par la suite deux types de solidaritĂ© sociale. L’une mĂ©canique dans laquelle les individus sont semblables et partagent la mĂȘme conscience commune sans spĂ©cialisation des tĂąches et l’autre organique dans laquelle les Dela division du travail social (Les grands textes) von Durkheim, Emile beim ISBN 10: 2130547834 - ISBN 13: 9782130547839 - Presses Universitaires de France - PUF - 2004 - Softcover Conclusionde la division du travail social : notre premier devoir, pour Durkheim, c'est de nous faire une morale. Il est nĂ©cessaire que les sociĂ©tĂ©s modernes se donnent un socle de valeurs partagĂ©es, composĂ©es des valeurs hĂ©ritĂ©es des LumiĂšres, de la RĂ©volution française, de la confiance en la science, etc. Durkheim est Ă  la fois EmileDurkheim, De la division du travail Social. Ce texte est un extrait de la division du travail. Dans ce passage, Durkheim prĂ©sente les avantages de la division du travail c'est a dire de la DURKHEIM LES FORMES ÉLÉMENTAIRES DE LA VIE RELIGIEUSE« Quand nous obĂ©issons Ă  une personne en raison de l’autoritĂ© morale que nous lui reconnaissons, nous s activitĂ©sproductives entre des groupes spĂ©cialisĂ©s dans des''Explication de texte DURKHEIM de la division du travail social April 27th, 2020 - CorrigĂ© de la dissertation Explication de texte DURKHEIM de la division du travail social Si richement douĂ©s que nous soyons il nous manque toujours quelque chos' durkheimde la division du travail social april 27th, 2020 - corrigé de la dissertation explication de texte durkheim de la division du travail social si richement doués que nous soyons il nous manque toujours quelque chos' 'WIKIZERO DE LA DIVISION DU TRAVAIL SOCIAL FEBRUARY 4TH, 2020 - DE LA DIVISION DU TRAVAIL SOCIAL A éTé à DansDe la division du travail social (1893), Émile Durkheim rĂ©pond Ă  cette question par la nĂ©gative. Mathias Roux, professeur agrĂ©gĂ© de philosophie, livre une proposition de plan pour DeLa Division Du Travail Social Wikipdia. Explication De Texte DURKHEIM De La Division Du Travail Social. Emile Durkheim De La Division Du Travail Social Puf. De La Division Du Travail Social 1 / 31. Research Papers In. Sur La Critique De La Division Du Travail Perse. Rsum De La Division Du Travail Social D Emile Durkheim. WikiZero De La Division Du Notede Recherches : La Division Du Travail Social (Durkheim). Recherche parmi 274 000+ dissertations. 1) Le projet thĂ©orique : la valeur morale de la division du travail social (dts) 2) Le projet pratique : analyser les formes anormales de la division du DTS. 3) L’action du sociologue : les prĂ©conisations du sociologue. LaStructure de l'Ăąme est un texte inĂ©dit de C G Jung, jamais paru en librairie, car ne figurant pas dans ses oeuvres complĂštes. Il s'agit d'un texte directement Ă©crit en français par Jung et publiĂ© en 1928 dans la Revue MĂ©tapsychique. Jung se situe dans la tradition philosophique occidentale pour nous dĂ©crire la structure de l'Ăąme : la conscience est dotĂ©e d'un centre, le moi, ayant Dela division du travail social / Emile Durkheim. Fiche du document. Auteur Émile (1858-1917). Auteur du texte Durkheim Émile (1858-1917). Auteur du texte Durkheim, « De la division du travail social / Emile Durkheim », Monographies imprimĂ©es de Gallica. Partage / Export Par les mĂȘmes auteurs. Sur les mĂȘmes sujets IntĂ©gration conflit, changement social Chapitre 10 : La conflictualitĂ© sociale : pathologie, facteur de cohĂ©sion ou moteur du changement social ? Objectifs : PrĂ©senter les grands dĂ©bats sociologiques quant Ă  la nature (pathologique ou non) et les fonctions (permettre le changement social ou non) des conflits sociaux Donner des exemples historiques et actuels de conflits rNON. 363 pages ; 23 cm"De la division du travail social a été écrit en 1893 par Émile Durkheim, sociologue français, considéré comme le père fondateur de la sociologie française. Cet ouvrage, issu de son travail de thèse, est encore aujourd'hui une référence dans le champ de la sociologie. À l'origine de ce livre, une inquiétude - qui parcourra l'ensemble de l'Ɠuvre de Durkheim - sur la cohésion sociale dans nos sociétés modernes en cette période d'industrialisation et d'urbanisation. Durkheim constate, fin xixe siècle, que les individus sont de plus en plus différenciés, que les consciences individuelles s'autonomisent de façon croissante. Comment, dans ce contexte de montée de l'individualisme, la cohésion sociale peut-elle être préservée ?"-Résumé de l'éditeur"Essai"Comprend des références bibliographiques 1. Introduction une thĂšse pour rĂ©pondre aux grandes questions de l’époque PubliĂ©e en 1893, De la division du travail social est la thĂšse de doctorat de Durkheim. Le questionnement qu’il y a dĂ©veloppĂ© est directement inspirĂ© de l’actualitĂ© Ă©conomique et politique de son Ă©poque. D’une part, la gĂ©nĂ©ralisation de la division du travail qui a accompagnĂ© l’avĂšnement de la sociĂ©tĂ© industrielle a donnĂ© lieu Ă  un dĂ©bat entre ceux qui y voyaient une source d’enrichissement susceptible d’amĂ©liorer la qualitĂ© de vie de tous, et ceux qui y voyaient une atteinte Ă  la dignitĂ© humaine et Ă  la civilisation. Ainsi, tandis qu’Adam Smith vantait les mĂ©rites de la division du travail en vigueur dans une manufacture d’épingles, Jean-Baptiste Say rĂ©pondait C’est un triste tĂ©moignage Ă  se rendre que de n’avoir jamais fait que la dix-huitiĂšme partie d’une Ă©pingle ». Durkheim se proposait d’éclairer ce dĂ©bat grĂące Ă  une Ă©tude mĂ©thodique de la division du travail, permettant de mieux en saisir les ressorts et les enjeux. D’autre part, la dĂ©cennie pendant laquelle Durkheim a Ă©crit sa thĂšse correspond Ă  une conjoncture politique particuliĂšre, qui est celle des prĂ©misses de la TroisiĂšme RĂ©publique. Il s’agit du premier rĂ©gime Ă  s’ĂȘtre inscrit dans la durĂ©e depuis la RĂ©volution de 1789, Ă  la suite de trois monarchies constitutionnelles, de deux rĂ©publiques Ă©phĂ©mĂšres et de deux empires. La recherche de la stabilitĂ© sociale Ă©tait donc au centre des prĂ©occupations de l’époque. Cela s’est notamment traduit par une sĂ©rie de rĂ©formes sociales en faveur des salariĂ©s, et de lois sur l’éducation et la laĂŻcitĂ©. Durkheim s'inscrit dans cette voie, lui qui a mis en lumiĂšre des conditions propices Ă  la cohĂ©sion sociale dans sa thĂšse. AprĂšs avoir examinĂ© la mĂ©thode mise en Ɠuvre par Durkheim pour Ă©tudier la division du travail social de maniĂšre scientifique, nous verrons en quoi consistent les deux types de solidaritĂ© sociale – mĂ©canique et organique - qu’il a dĂ©voilĂ©es Ă  jour dans ce cadre. Nous nous pencherons ensuite sur les causes et les conditions nĂ©cessaires pour que s’opĂšre le passage d’un type de solidaritĂ© Ă  l’autre. Puis, nous porterons notre attention sur la volontĂ© de Durkheim de contribuer Ă  la cohĂ©sion sociale des sociĂ©tĂ©s industrielles. 2. MĂ©thode pour Ă©tudier la solidaritĂ© sociale de maniĂšre objectiveBien qu’Émile Durkheim n’ait pas encore publiĂ© Les rĂšgles de la mĂ©thode sociologique 1895 au moment de sa recherche de thĂšse, force est de constater qu’il s’y pliait dĂ©jĂ  avec rigueur. Ainsi, Ă©cartant les idĂ©es reçues de l’opinion commune, il invitait Ă  voir la division du travail non pas comme un phĂ©nomĂšne essentiellement Ă©conomique, mais comme une condition de la vie sociale ayant pour effet de crĂ©er la solidaritĂ©. Pour illustrer cette idĂ©e, il prenait l’exemple de la division du travail sexuel la comparaison entre diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s rĂ©vĂšle en effet que plus les tĂąches assignĂ©es Ă  chaque sexe sont diffĂ©rentes dans une sociĂ©tĂ©, plus l’institution du mariage y a sa place d’abord parce qu’elle existe, mais aussi parce qu’elle y est rĂ©glementĂ©e et qu’elle renvoie Ă  un usage gĂ©nĂ©ral et durable. L’intensitĂ© de la solidaritĂ© conjugale serait donc proportionnelle au degrĂ© de dĂ©pendance entre les membres des deux sexes. Attention, Durkheim comprenait la notion de solidaritĂ© comme le rĂ©sultat d’une dĂ©pendance mutuelle entre des acteurs, indĂ©pendamment de leur degrĂ© de satisfaction. Par exemple, dans un contexte oĂč les femmes ont un accĂšs limitĂ© aux Ă©tudes et au marchĂ© de l’emploi, elles ont tendance Ă  demeurer auprĂšs de leurs maris, dont elles dĂ©pendent financiĂšrement et socialement, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient heureuses en mĂ©nage ! En nous rendant dĂ©pendants les uns des autres, la division du travail social produirait donc de la solidaritĂ©. Mais encore faut-il savoir dans quelle mesure elle y contribue, ce qui n’est pas facile, car la solidaritĂ© n’est pas chose quantifiable. Pour le savoir, Durkheim a donc cherchĂ© un intermĂ©diaire quantifiable, dont l’évolution serait reprĂ©sentative de celle de la solidaritĂ©. Cet indicateur, c’est le droit. En effet, plus la solidaritĂ© sociale est forte, plus les individus qu’elle concerne sont frĂ©quemment en contact. Or, plus nombreuses sont leurs relations, plus ils ont tendance Ă  Ă©laborer des rĂšgles de droit visant Ă  les rĂ©guler et Ă  les organiser. Pour mesurer la part de la solidaritĂ© produite par la division du travail, il faut donc – DĂ©terminer le type de droit qui rĂ©sulte de la division du travail ; – Compter les rĂšgles juridiques qui procĂšdent de ce type de droit ;– Voir la part qu’elles reprĂ©sentent sur le volume total du Sanctions rĂ©pressives et sanctions restitutivesPour dĂ©terminer le type de droit liĂ© Ă  la division du travail, Durkheim a procĂ©dĂ© Ă  sa propre classification, en cherchant un critĂšre qui soit prĂ©sent dans tout le droit, mais dont les variations permettent de distinguer diffĂ©rents types de droit. Ce critĂšre, c’est la sanction. En effet, si toute rĂšgle juridique s’accompagne d’une sanction, les sanctions changent suivant la gravitĂ© attribuĂ©e aux prĂ©ceptes, la place qu’ils tiennent dans la conscience publique, le rĂŽle qu’ils jouent dans la sociĂ©tĂ© » p. 33. La sanction est donc un bon indicateur de l’attachement des membres d’une sociĂ©tĂ© Ă  telle ou telle rĂšgle. On retrouve lĂ  l’idĂ©e centrale dans l’Ɠuvre de Durkheim que les sociologues ont tout intĂ©rĂȘt Ă  porter leur attention sur des phĂ©nomĂšnes pathologiques comme les transgressions, les suicides, les dysfonctionnements pour comprendre la physiologie sociale Ă  savoir le fonctionnement normal de la sociĂ©tĂ©. En l’occurrence, examiner la maniĂšre dont la sociĂ©tĂ© sanctionne ce qu’elle dĂ©finit comme une transgression permet de rĂ©vĂ©ler les valeurs fondamentales autour desquelles elle gravite, ainsi que la maniĂšre dont elle fonctionne et dont elle rĂ©gule les comportements de ses a observĂ© qu’il existe deux sortes de sanctions - Les sanctions rĂ©pressives visent Ă  punir la personne qui a transgressĂ© la rĂšgle en la privant de quelque chose libertĂ©, argent. C’est ce type de sanctions qui s’applique dans le droit Les sanctions restitutives visent la remise en Ă©tat des choses en vigueur avant la transgression Ă  savoir que si une sanction restitutive prĂ©voit le paiement d’une amende, l’argent sera employĂ© Ă  payer les frais d’hĂŽpital de la victime ou de rĂ©paration de sa voiture par exemple. On retrouve ce type de sanctions dans toutes les formes de droit, Ă  l’exception du pĂ©nal droit civil, commercial, administratif, constitutionnel, etc. Ces deux types de sanctions rĂ©pondent donc Ă  des logiques diffĂ©rentes. Afin de comprendre les raisons de cette divergence, Durkheim a comparĂ© les sanctions rĂ©pressives et restitutives de plusieurs SolidaritĂ© mĂ©canique et solidaritĂ© organique En examinant les sanctions rĂ©pressives, Durkheim a remarquĂ© que ce qui est considĂ©rĂ© comme un crime relĂšve d’une extrĂȘme variabilitĂ© Ă  travers le temps et l’espace. En outre, ce qui est considĂ©rĂ© comme un crime n’est pas forcĂ©ment nuisible Ă  la sociĂ©tĂ© comme la transgression d’interdits alimentaires par exemple, et les sanctions ne sont pas proportionnelles aux dĂ©gĂąts causĂ©s par exemple, bien que des spĂ©culations boursiĂšres puissent avoir des effets plus graves sur le corps social qu’un homicide isolĂ©, il est plus gravement puni. Le fait est que les actes jugĂ©s criminels sont ceux qui offensent la conscience collective, c’est-Ă -dire l’ensemble des rĂšgles acceptĂ©es par tous dans une sociĂ©tĂ©. C’est pour cette raison que les affaires criminelles sont jugĂ©es par des jurys populaires, que le droit pĂ©nal Ă©volue lentement, et que les crimes contre l’État qui est le garant de la conscience collective d’une nation sont sĂ©vĂšrement punis. Ainsi, la peine est la vengeance de la sociĂ©tĂ© contre les actes qui la mettent en cause ; elle n’est pas proportionnelle Ă  la nocivitĂ© de l’acte, mais au degrĂ© de cette remise en cause Il ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune » Durkheim qualifiait de solidaritĂ© mĂ©canique la solidaritĂ© qu’exprime le droit pĂ©nal, ou encore de solidaritĂ© par similitudes, car elle repose sur la conformitĂ© des membres d’une sociĂ©tĂ© Ă  une conscience collective commune, ce qui les rend similaires. Ce type de solidaritĂ© domine dans les sociĂ©tĂ©s Ă  faible division du travail, oĂč le droit pĂ©nal occupe une place prĂ©pondĂ©rante sur le volume total du aux rĂšgles Ă  sanction rĂ©pressives, celles Ă  sanctions restitutives ne soulĂšvent pas de sentiments forts au sein de l’opinion publique L’idĂ©e que le meurtre puisse ĂȘtre tolĂ©rĂ© nous indigne, mais nous acceptons trĂšs bien que le droit successoral soit modifiĂ© » Ainsi, les dilemmes relevant du droit restitutif ne sont pas traitĂ©s par des jurys populaires, mais par des organes spĂ©cialisĂ©s tribunaux consulaires, conseils des prud’hommes, tribunaux administratifs » etc. Le droit restitutif vise Ă  Ă©tablir des compromis entre des parties restreintes de la sociĂ©tĂ© par exemple, dĂ©terminer Ă  qui revient un bien disputĂ© droit de propriĂ©tĂ©, quels sont les devoirs d’un agent de change droit commercial ou encore d’un pĂšre de famille droit domestique. Le droit restitutif dĂ©rive essentiellement de la division du travail, et il occupe une place prĂ©pondĂ©rante sur le volume total du droit dans les sociĂ©tĂ©s Ă  forte division du travail. Il vise Ă  dĂ©terminer les devoirs, les droits et les comportements assignĂ©s Ă  chaque fonction professionnelle ou sociale, et Ă  rĂ©glementer leurs rapports afin d’assurer la coopĂ©ration entre les diffĂ©rentes parties qui composent une sociĂ©tĂ©. En effet, le droit restitutif – dit aussi coopĂ©ratif – ne considĂšre pas la sociĂ©tĂ© comme un bloc homogĂšne mais comme un agencement de piĂšces que leurs diffĂ©rences rendent complĂ©mentaires comme un puzzle. Durkheim comparait ce mode de fonctionnement Ă  celui des organismes vivants, dont la santĂ© gĂ©nĂ©rale est assurĂ©e par la coopĂ©ration harmonieuse entre des organes qui assurent des fonctions diffĂ©rentes. Il a donc nommĂ© solidaritĂ© organique le type de solidaritĂ© relevant du droit restitutif ; par opposition Ă  la solidaritĂ© mĂ©canique, qui unit des Ă©lĂ©ments n’ayant pas de mouvement propre comme les anneaux d’une chaĂźne.En poussant les acteurs sociaux Ă  se spĂ©cialiser, la division du travail les amĂšnerait Ă  dĂ©velopper une conscience individuelle et un sentiment de leur personnalitĂ© propre, cette autonomie Ă©tant nĂ©cessaire Ă  l’accomplissement de rĂŽles spĂ©cialisĂ©s. Ceci dit, il ne faut pas voir dans l’émergence de l’individualitĂ© une menace pour la solidaritĂ©. En effet, l’interdĂ©pendance gĂ©nĂ©rĂ©e par la division du travail rend la solidaritĂ© organique trĂšs puissante. Selon Durkheim, elle l’était mĂȘme plus que la Causes du passage d’un type de solidaritĂ© Ă  l’autre En bon penseur du XIXĂšme siĂšcle, Durkheim adhĂ©rait au modĂšle Ă©volutionniste selon lequel toutes les sociĂ©tĂ©s passeraient par les mĂȘmes Ă©tapes d’évolution. Ainsi, il considĂ©rait que les sociĂ©tĂ©s dĂ©veloppaient d’abord une solidaritĂ© mĂ©canique, avant d’évoluer vers une solidaritĂ© de type organique ; et il s’est employĂ© Ă  dĂ©voiler les mĂ©canismes de passage d’un Ă©tat Ă  un division du travail apparaĂźtrait quand des groupes – jusqu’alors autonomes – se mettent Ă  dĂ©velopper leurs Ă©changes et Ă  se rapprocher, au point de former une unitĂ©, qui s’étend Ă  la fois sur leurs territoires respectifs et sur les espaces qui les sĂ©paraient avant qu’ils ne s’agglomĂšrent pensons, par exemple, Ă  la continuitĂ© qui s’est Ă©tablie entre Paris et certaines villes, dont on ne sait plus si elles relĂšvent de la province ou de la banlieue. Ce processus implique l’augmentation simultanĂ©e du nombre de personnes se reconnaissant comme membres d’une mĂȘme sociĂ©tĂ© volume social, et de la frĂ©quence de leurs relations densitĂ© sociale Ă©changes rĂ©guliers de biens, de savoir-faire, d’idĂ©es et de valeurs morales. La densitĂ© sociale Ă©tant favorisĂ©e par le dĂ©veloppement des voies de communication et des mĂ©dias. De lĂ  naĂźtrait la division du travail. En effet, la condensation d’un grand nombre de personnes sur un mĂȘme territoire aux ressources limitĂ©es met les individus en rivalitĂ©. Ainsi, si ces derniers s’adonnent aux mĂȘmes activitĂ©s, la guerre est presque inĂ©vitable. Mais s’ils se divisent les tĂąches de maniĂšre Ă  ne pas empiĂ©ter sur le domaine de l’autre, alors la cohabitation est possible Ils ne se gĂȘnent pas mutuellement ; ce qui fait prospĂ©rer les uns est sans valeur pour les autres » p. 248, et ils peuvent mĂȘme coopĂ©rer. En gĂ©nĂ©rant de la coopĂ©ration lĂ  oĂč il y pourrait y avoir rivalitĂ©, la division du travail sociale remplirait donc une fonction pacificatrice. 6. Conditions nĂ©cessaires Ă  l’émergence de la division du travail socialAprĂšs avoir pointĂ© les causes de la division du travail, Durkheim a indiquĂ© quelques conditions additionnelles, nĂ©cessaires Ă  son Ă©mergence. D’abord, pour que des individus en concurrence se divisent les tĂąches, il faut qu’ils partagent un sentiment d’appartenance commun sinon ils fuiraient ou s’efforceraient d’ĂȘtre autosuffisants, ce qui entraĂźnerait des conflits, les ressources d’un mĂȘme territoire Ă©tant limitĂ©es. Ainsi, la division du travail social ne peut apparaĂźtre qu’au sein d’une sociĂ©tĂ© dĂ©jĂ  constituĂ©e. Ceci est vrai mĂȘme au niveau international c’est parce qu’une conscience commune s’est forgĂ©e entre les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes qu’une coopĂ©ration a pu se mettre en place. Ensuite, pour que la division du travail soit viable, il faut qu’elle crĂ©e les dĂ©bouchĂ©s de sa production, en mĂȘme temps qu’elle l’augmente. En effet, la division du travail augmente la productivitĂ© des travailleurs, donc la masse globale de la production. Pour que ce systĂšme ne fasse pas faillite, il faut que le surplus de produits parvienne Ă  se vendre. Or, c’est gĂ©nĂ©ralement le cas, car la fatigue rĂ©sultant des efforts dĂ©ployĂ©s dans la lutte face Ă  la concurrence amĂšne les membres des sociĂ©tĂ©s Ă  forte division du travail Ă  consommer davantage. De nos jours, on peut penser aux sommes considĂ©rables dĂ©pensĂ©es par les en alcool, cigarettes, chocolat, cours de yoga, vacances au soleil, matelas, produits de beautĂ©, abonnements Netflix, Deezer, etc. pour compenser les effets du stress et des douleurs de dos liĂ©es aux longues heures passĂ©es au travail et dans les transports. En outre, la vie dans les sociĂ©tĂ©s Ă  forte division du travail requiert de s’ingĂ©nier pour trouver des moyens de soutenir la lutte [et] retrouver les conditions d’un Ă©quilibre qui se rompt sans cesse » p. 256. Cet accroissement de l’intelligence s’accompagne de besoins intellectuels nouveaux, qui se traduisent eux aussi par un surplus de consommation revues scientifiques, sorties culturelles, etc. Enfin, Durkheim a pointĂ© des conditions secondaires d’émergence de la division du travail, comme l’apparition du droit de propriĂ©tĂ©, nĂ©cessaire pour envisager la sociĂ©tĂ© comme un composite hĂ©tĂ©rogĂšne, une mosaĂŻque composĂ©e de piĂšces Espace critique Durkheim et la quĂȘte de cohĂ©sion socialeFace Ă  l’état d’anomie Ă  savoir de perte de repĂšres de la France de son Ă©poque – et aux tentations conjointes de retour Ă  un ordre non dĂ©mocratique –, Durkheim pointait l’urgence d’inventer une morale adaptĂ©e Ă  cette nouvelle sociĂ©tĂ© d’individus libres et mobiles. ConsidĂ©rant la science comme un recours capable de nous aider Ă  trouver le sens dans lequel nous devons aiguiller notre conduite, Ă  dĂ©terminer l’idĂ©al vers lequel nous tendons » prĂ©face, XXXIX , il a vu dans ses recherches une indication que la division du travail Ă©tait le terrain le plus propice pour planter les graines de ce nouvel ordre moral. D’oĂč son engagement pour que des corporations professionnelles d’échelle nationale soient créées, et qu’elles deviennent les principaux corps intermĂ©diaires entre les individus et l’État Ă  la place des groupements territoriaux, inaptes Ă  produire de la solidaritĂ© entre des individus dĂ©sormais mobiles. Aux vues des conflits sociaux et des tensions identitaires qui ont traversĂ© les XXe et XXIe siĂšcles, on ne peut que reconnaĂźtre l’intĂ©rĂȘt qu’il y aurait eu Ă  suivre sa proposition. Mais Durkheim n’a pas Ă©tĂ© visionnaire que sur ce point tout en se rĂ©jouissant du potentiel pacificateur de la conscience europĂ©enne qui s’est dĂ©veloppĂ©e en parallĂšle des progrĂšs de la division internationale du travail, il insistait sur la nĂ©cessitĂ© d’accompagner ce phĂ©nomĂšne Ă©conomique d’une rĂ©glementation morale d’échelle internationale. En outre, soucieux de contribuer Ă  la cohĂ©sion d’une sociĂ©tĂ© dĂ©couvrant la libertĂ© individuelle et la vie urbaine au sein de laquelle les suicides Ă©taient en augmentation, il a mĂȘme mis en garde contre les menaces d’addiction Ă  la nouveautĂ© et d’impossible satisfaction qui pĂšsent sur les sociĂ©tĂ©s ne mettant pas de freins Ă  l’abondance. La thĂšse de Durkheim est donc frappante de par son actualitĂ©. 9. Pour aller plus loin Ouvrage recensé– De la division du travail social, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2004 [1893].Ouvrages du mĂȘme auteur– Les RĂšgles de la mĂ©thode sociologique, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1895].– Le Suicide, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1897]. – Les Formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1912].Autres pistes– Steiner Philippe, La Sociologie de Durkheim, Paris, La DĂ©couverte, coll. RepĂšres », 2000 [1994]. Sujet. Expliquer le texte suivant Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidaritĂ©, tout ce qui force l’homme Ă  compter avec autrui, Ă  rĂ©gler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son Ă©goĂŻsme, et la moralitĂ© est d’autant plus solide que ces liens sont plus nombreux et plus forts. On voit combien il est inexact de la dĂ©finir, comme on a fait souvent, par la libertĂ© ; elle consiste bien plutĂŽt dans un Ă©tat de dĂ©pendance. Loin qu’elle serve Ă  Ă©manciper l’individu, Ă  le dĂ©gager du milieu qui l’enveloppe, elle a, au contraire, pour fonction essentielle d’en faire la partie intĂ©grante d’un tout et, par consĂ©quent, de lui enlever quelque chose de la libertĂ© de ses mouvements. On rencontre parfois, il est vrai, des Ăąmes qui ne sont pas sans noblesse et qui, pourtant, trouvent intolĂ©rable l’idĂ©e de cette dĂ©pendance. Mais c’est qu’elles n’aperçoivent pas les sources d’oĂč dĂ©coule leur propre moralitĂ©, parce que ces sources sont trop profondes. La conscience est un mauvais juge de ce qui se passe au fond de l’ĂȘtre, parce qu’elle n’y pĂ©nĂštre pas. La sociĂ©tĂ© n’est donc pas, comme on l’a cru souvent, un Ă©vĂšnement Ă©tranger Ă  la morale ou qui n’a sur elle que des rĂ©percussions secondaires ; c’en est, au contraire, la condition nĂ©cessaire. Elle n’est pas une simple juxtaposition d’individus qui apportent, en y entrant, une moralitĂ© intrinsĂšque ; mais l’homme n’est un ĂȘtre moral que parce qu’il vit en sociĂ©tĂ©, puisque la moralitĂ© consiste Ă  ĂȘtre solidaire d’un groupe et varie comme cette solidaritĂ©. Faites Ă©vanouir toute vie sociale, et la vie morale s’évanouit du mĂȘme coup, n’ayant plus d’objet oĂč se prendre. Durkheim, De la Division du travail social 1893 La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du problĂšme dont il est question. CorrigĂ©. [Il s’agit d’un extrait de la conclusion de l’ouvrage de Durkheim, De la division du travail social.] On considĂšre souvent que la morale prĂ©suppose la libertĂ© comme condition d’une action qui n’est pas faite simplement pour son intĂ©rĂȘt mais qui peut, au contraire, privilĂ©gier l’intĂ©rĂȘt d’autrui. En effet, sans libertĂ© pense-t-on, l’action n’a aucune valeur d’un point de vue moral elle serait presque comme un instinct. Or, la morale n’est pas possible seule. Elle Ă©pouse donc les exigences sociales. DĂšs lors, est-elle indĂ©pendante de la sociĂ©tĂ© ou bien trouve-t-elle en cette derniĂšre sa condition ? Tel est le problĂšme dont il est question dans cet extrait de l’ouvrage de Durkheim De la division du travail social publiĂ© en 1893. Le sociologue veut montrer que c’est la sociĂ©tĂ© seule qui rend possible la morale. Il dĂ©finit la morale puis montre que la volontĂ© d’indĂ©pendance vis-Ă -vis du social dans l’acte moral est illusoire avant de prouver que la sociĂ©tĂ© est la condition nĂ©cessaire pour qu’il y ait moralitĂ©. Durkheim dĂ©finit de façon large la moralitĂ© par trois caractĂšres. En effet, ce qui est moral selon lui, c’est d’abord ce qui produit de la solidaritĂ©. Il faut comprendre par lĂ  que c’est ce qui lie les hommes les uns aux autres de telle sorte qu’ils agissent ensemble et les uns pour les autres, voire pour le tout. C’est ensuite ce qui contraint l’homme Ă  tenir compte des autres hommes. En utilisant le verbe forcer », Durkheim met l’accent sur le fait que ce qui est moral exerce une pression sur l’individu, c’est-Ă -dire qu’il n’agit pas spontanĂ©ment pour les autres. Ce n’est pas de lui que vient l’initiative en quelque sorte. On peut l’entendre aussi bien de punitions que de remontrances qui visent Ă  faire changer la conduite de l’individu dans le sens de la vie sociale. C’est enfin ce qui le conduit Ă  ne pas seulement suivre ses dĂ©sirs, c’est-Ă -dire ce qui le rattache Ă  lui-mĂȘme. Autrement dit, la morale vise, au dĂ©pend de l’égoĂŻsme, Ă  dĂ©velopper, voire Ă  crĂ©er l’altruisme pour reprendre le terme introduit par Auguste Comte dans le SystĂšme de politique positive 1851-1854. Durkheim dĂ©finit alors des degrĂ©s de moralitĂ© elle est d’autant plus importante que les liens entre les individus sont d’autant plus nombreux et qu’ils sont plus forts. Plus il y a de liens en effet et plus il y a de solidaritĂ© entre les individus. Mais des liens nombreux peuvent ĂȘtre faibles si une grande marge d’égoĂŻsme est possible entre les individus. Des liens plus forts sont ceux qui, Ă  la limite, font que l’individu agit uniquement pour les autres. Les deux combinĂ©s renforcent donc la vie sociale et l’insertion de l’individu dans le tout que constitue alors la sociĂ©tĂ©. Quelle place a alors la libertĂ© ? Durkheim justement en dĂ©duit une critique de la thĂšse qui fait de la libertĂ© la condition de la morale. En effet, cette thĂšse qu’il rapporte consiste Ă  considĂ©rer que la moralitĂ© dĂ©pend d’un acte libre du sujet, acte contingent, qui lui permet de choisir le bien et de repousser la tentation du mal. Dans cette thĂšse, la morale n’a rien Ă  voir avec la sociĂ©tĂ©. Toute la valeur morale de l’individu tient Ă  sa capacitĂ© Ă  ne pas agir sous la contrainte mais uniquement par obligation, c’est-Ă -dire Ă  choisir librement le bien. Durkheim oppose Ă  cette conception qu’elle entraĂźne bien plutĂŽt une dĂ©pendance. Qu’est-ce Ă  dire ? Durkheim nie que la moralitĂ© produise deux effets. PremiĂšrement, il nie qu’elle Ă©mancipe l’individu. Entendue sans complĂ©ment de nom, l’émancipation dĂ©signe le fait de rendre libre Ă  tous les points de vue. DeuxiĂšmement, il nie que la moralitĂ© dĂ©gage l’individu du milieu, comprenons de la sociĂ©tĂ©, auquel il appartient. Il lui oppose un tout autre rĂŽle de la moralitĂ©. Elle vise Ă  amener l’individu Ă  dĂ©pendre des autres et Ă  le faire agir en faveur d’un tout, c’est-Ă -dire Ă  se considĂ©rer comme un membre de ce tout. Elle enlĂšve bien plutĂŽt de la libertĂ© dans ses mouvements. C’est qu’en effet les obligations morales prescrivent certaines actions et en interdisent d’autres, ce qui implique bien une restriction des mouvements possibles. Toutefois, faire de la dĂ©pendance un caractĂšre de la moralitĂ©, n’est-ce pas la confondre avec les obligations sociales ou juridiques ? Que la sociĂ©tĂ© me force Ă  agir d’une certaine façon, n’est-ce pas absolument contraire Ă  la morale ? En effet, Durkheim se fait en quelque sorte une objection, celle d’ñmes nobles qui rejettent la dĂ©pendance que la sociĂ©tĂ© implique. Par Ăąmes qui ne sont pas sans noblesse », il faut entendre des sujets dont les actions montrent une certaine moralitĂ©. La noblesse se dit dans le champ de la morale d’une action qui montre une certaine hauteur de vue, une capacitĂ© Ă  dĂ©passer ses intĂ©rĂȘts particuliers. Or, ces Ăąmes nobles rejettent l’idĂ©e de cette dĂ©pendance. Comment l’entendre ? Faut-il comprendre qu’elles agissent contre cette dĂ©pendance ? Elles ne seraient pas alors morales et manqueraient donc de noblesse. Il faut donc comprendre que c’est en esprit que ces nobles Ăąmes rejettent la dĂ©pendance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©, autrement dit, elles estiment que leurs actions n’ont rien Ă  voir avec leur dĂ©pendance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©. C’est donc les motifs de leurs actions qu’elles placent hors de la sociĂ©tĂ©. Comment rejeter les motifs d’une action qui se prĂ©sentent Ă  un individu ? Il rĂ©fute l’objection en lui opposant que le point de vue de ces nobles Ăąmes provient de leur incapacitĂ© de voir d’oĂč provient leur moralitĂ©. Autrement dit, elles pensent agir indĂ©pendamment de la sociĂ©tĂ© dont elles dĂ©pendent et de sa moralitĂ©. Ce qui revient Ă  dire qu’elles s’attribuent Ă  elles-mĂȘmes leurs actions, qu’elles trouvent les motifs en elles et donc finalement, qu’elles se considĂšrent libres dans leurs actions. En disant qu’elles ne voient pas les sources profondes de leur moralitĂ©, Durkheim veut indiquer que ces nobles Ăąmes ne saisissent pas ce qui les fait agir. Autrement dit, leurs motifs ne sont pas librement choisis. Ils ont bien la racine de leurs actions dans la sociĂ©tĂ© et dans la moralitĂ© qu’elle inculque aux individus. D’oĂč provient donc cette erreur ? Le sociologue l’impute Ă  une insuffisance de la conscience. En effet, lorsqu’un individu cherche pour quoi il a agi, il se rĂ©fĂšre Ă  ce dont il est conscient. Il fait donc confiance Ă  sa conscience pour connaĂźtre ce qui, en lui, le fait agir. Il faut comprendre ici par conscience cette facultĂ© qui nous permet de nous reprĂ©senter la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure ou la rĂ©alitĂ© intĂ©rieure, facultĂ© qui nous permet d’en examiner la reprĂ©sentation. Si Durkheim dĂ©nie Ă  la conscience la possibilitĂ© de rendre compte des motifs de l’action morale, c’est qu’il estime qu’elle ne permet pas de connaĂźtre ce qu’il y a au fond de l’ĂȘtre. Autrement dit, les nobles Ăąmes croient que leurs actions ont des motifs diffĂ©rents des motifs rĂ©els qui leur Ă©chappent. C’est donc le rejet de la conscience comme source de connaissance qui conduit Durkheim Ă  rĂ©futer le point de vue des nobles Ăąmes qui, finalement, penchent pour la libertĂ©. Si donc la morale ne provient pas de la libertĂ© et de la conscience de la libertĂ©, quelle peut en ĂȘtre la source vĂ©ritable ? Durkheim refuse une thĂšse qu’il rapporte selon laquelle la sociĂ©tĂ© et la morale seraient des rĂ©alitĂ©s Ă©trangĂšres dans la mesure oĂč la morale serait sĂ©parĂ©e de la sociĂ©tĂ© et n’aurait guĂšre de consĂ©quences sur elle. Cette thĂšse est solidaire de l’idĂ©e que la morale aurait pour source la libertĂ©. En ce sens, comme la sociĂ©tĂ© consiste en la dĂ©pendance, elle serait Ă©trangĂšre Ă  la morale. Il en dĂ©duit que, de son point de vue, la sociĂ©tĂ© seule rend possible la morale en tant que condition nĂ©cessaire » ou condition sine qua non. Comprenons qu’il faut que la sociĂ©tĂ© soit lĂ  pour qu’il y ait morale. Il faut qu’elle dĂ©veloppe chez l’individu les conduites qui l’amĂšnent Ă  ĂȘtre comme le membre de la sociĂ©tĂ© et non comme un individu attachĂ© Ă  lui-mĂȘme. Que doit ĂȘtre alors la sociĂ©tĂ© ? Il refuse de concevoir la sociĂ©tĂ© comme constituĂ©e d’individus juxtaposĂ©s qui possĂšderaient une morale qu’ils apporteraient dans la vie sociale. Il faudrait alors comprendre que la sociĂ©tĂ© se constitue Ă  partir des individus qui, grĂące Ă  la morale que chacun apporterait, conviendrait d’agir de sorte que ce serait la morale qui rendrait possible la sociĂ©tĂ©. On peut nommer cette conception de la sociĂ©tĂ© la conception atomistique de la sociĂ©tĂ©. Il conçoit donc autrement la sociĂ©tĂ©. Implicitement, il conçoit la sociĂ©tĂ© comme un tout qui existe par lui-mĂȘme. On peut nommer cette conception, la conception holiste de la sociĂ©tĂ© [le mot holisme a Ă©tĂ© inventĂ© postĂ©rieurement par Jan Smuts 1870-1950, un philosophe et un homme politique d’Afrique du sud, en 1926]. C’est en ce sens qu’il soutient au contraire que c’est en tant que membre de la sociĂ©tĂ© que l’homme peut se considĂ©rer comme un ĂȘtre moral. Comment dĂ©partager les deux conceptions ? Pour montrer que c’est bien la sociĂ©tĂ© la condition nĂ©cessaire de la morale et non l’inverse, Durkheim prĂ©cise que ce qui fait la moralitĂ©, c’est la solidaritĂ© avec un groupe. Ainsi faut-il comprendre qu’il y a autant de morales qu’il y a de groupes au double sens oĂč les rĂšgles morales peuvent varier en fonction des groupes et aussi en ce sens que les rĂšgles sont valables pour les membres du groupe. À la limite, pour qu’une morale universelle soit possible, il faudrait une sociĂ©tĂ© universelle ou tout au moins que la sociĂ©tĂ© conduise l’individu comme membre de l’humanitĂ©. En outre, Durkheim rappelle sa thĂšse de la variation de la morale du groupe en fonction de la solidaritĂ©. Il peut donc dĂ©duire de l’absence de vie sociale Ă  l’absence de toute morale faute d’objet Ă  quoi s’appliquer. Interpellant son lecteur dans son raisonnement qu’il Ă©nonce Ă  la deuxiĂšme personne, il l’invite Ă  penser le rapport entre sociĂ©tĂ© et moralitĂ© comme il le soutient, c’est-Ă -dire telle que la suppression de la premiĂšre implique la suppression de la seconde. En un mot, le problĂšme dont il est question dans cet extrait du livre de Durkheim, De la division du travail social paru en 1893 est celui de savoir si la morale est indĂ©pendante de la sociĂ©tĂ© ou bien si c’est la sociĂ©tĂ© qui la rend possible. En effet, Durkheim veut montrer que la morale n’a pas besoin de la libertĂ© et qu’elle Ă©chappe Ă  la conscience individuelle. Aussi comme elle rend l’homme solidaire, elle dĂ©coule de la sociĂ©tĂ©, condition pour que la moralitĂ© qui nous amĂšne Ă  dĂ©passer notre Ă©goĂŻsme soit possible. 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID r92i82f-AgB-4mC7sPzTd8HSI7IGh00j1tHHVzKpmicDrU8NWJxoMw==

explication de texte durkheim de la division du travail social